Well-balanced ?

C'est un test que j'ai fait cette semaine en anglais qui m'a poussé à réfléchir, et donc à écrire. Réfléchir à l'évidence qui m'a sauté aux yeux à la lecture de cette question :

Which of these best describe you ?

a. well-balanced                      

b. extrovert                     

c. introvert

Vous l'aurez compris, il s'agit-là de définir son tempérament comme a. bien équilibré ; b. extraverti ; c. introverti.

I am not well-balanced. Et je me dis qu'à mon âge c'est un petit peu dommage... Et puis c'est un terrain glissant, et je suis un peu suicidaire de m'aventurer à écrire sur mes petits travers. Déjà parce que ça risque de faire très très long, aussi je vous conseillerai, pour votre patience et votre moral, d'arrêter votre lecture ici.

So, I'm not well-balanced. Héritage familial, déjà. Mais ma famille méritant bien un article, je lui en consacrerai un entier. Décidément, ce blog prend des allures de thérapie... Donc bref, oui. Venons-en aux faits. La plupart des plaisirs auxquels je goûte ont vite fait de se transformer en sale addiction. La bouffe fut de ceux-là. Manger était devenu le médicament le plus efficace pour soigner l'ennui et puis l'angoisse un petit peu aussi. Il n'y avait là plus aucune notion de plaisir, puisqu'il fallait manger jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à le dégoût de soi. Mais le dégoût de soi génère l'angoisse qui génère ces crises. Aujourd'hui, leur fréquence diminue. Et ça va beaucoup mieux. La cigarette contribue à faire oublier un peu tout ça, mais cela n'a pour l'instant rien d'une addiction. Et je ferai tout pour ne pas que ça le devienne.

Ce qui me manque cruellement, c'est l'innocence. Et pour cause je crois bien que je n'en ai jamais beaucoup eu, de l'innocence, ou du moins assez peu. Mon innocence fut aussi courte que mon enfance, qui elle a pris fin autour du mois de juin 1998. Je suis née en avril 1992. Depuis, je réfléchis chaque décision à l'extrême, chaque geste, parfois mes paroles. Ca aussi, ça guérit...

Je me lève parfois le matin en me demandant pourquoi. Rien à voir avec la flemme du lundi matin, ou le confort idyllique du lit qui appelle à s'y nicher tout le jour, non, plutôt la certitude qu'aujourd'hui non plus, il n'y aura pas de surprises. Tes amis seront plus ou moins là, il n'y aura pas d'amoureux pour arroser d'étoiles le rythme monotone de ta journée. Et puis finalement ça passe, une journée...

Je vais m'arrêter là parce que tout ce déballage me met mal à l'aise. J'ai l'impression qu'il n'est pas si légitime que ça... Je ressens tout ce que j'ai écrit très très fort, mais il y a pire, tellement pire que je me sens un peu honteuse. Peut-être que dans un excès d'impudeur, je livrerai prochainement la suite de my darkside (parce que c'est toujours bien de finir comme on a commencé : en anglais)...